Un petit retour sur la guerre commerciale qui sévit entre les États-Unis et la Chine que tout le monde résume par le conflit entre Trump et Huawei. Je pense en effet qu’il est grand temps de faire le point sur toute cette histoire et par la même occasion, tenter de vous expliquer le mieux possible, ce qui se passe et les conséquences pour Huawei mais pas seulement comme vous le verrez.
Mais avant de commencer, je préfère préciser qu’il s’agit là de ma perception de cette guerre ouverte et de ma compréhension de toute cette histoire.
Un accord sous fond de désaccord
L’origine de ce conflit provient du déficit commercial abyssal entre la Chine et les États-Unis. Il s’agit d’un déficit en faveur de la Chine bien évidemment, qui perdure depuis des années et qui n’a de cesse de grossir d’ailleurs. Pour tenter d’y remédier, Donald Trump veut qu’un accord commercial puisse être trouvé avec la Chine. Bien entendu, du côté de la Chine, on ne voit pas les choses de la même manière, et au final cet accord se fait toujours attendre.
Trump décide alors d’augmenter les taxes de certains produits chinois en les passant de 10% à 25%. L’idée derrière cette décision était de faire supporter par les chinois ce déficit et/ou de réduire les importations vers les États-Unis. Là dessus, Donald Trump considère Huawei comme un acteur dangereux espionnant les États-Unis, un espionnage dit commercial.
La décision qui a tout fait chavirer
Et donc Trump a tout simplement pris la décision d’interdire les partenaires américains de travailler avec Huawei et ses filiales. La liste est longue mais des acteurs comme Google ou encore Qualcomm ont été dans l’obligation de cesser leur commerce avec Huawei. Dans le cas de Qualcomm, on peut parler de leur technologie comme leurs processeurs. Du côté de Google, c’est bien évidemment à Android auquel on pense mais c’est aussi le Google Play Store, Maps, etc.
Mais finalement, le plus gros des problèmes provient de la société ARM. Bien qu’étant britannique pourtant, et étant sous contrôle japonais, cette dernière utilise tout de même des technologies américaines et donc logiquement n’a plus le droit de livrer Huawei. Cela peut paraître anodin mais en interdisant ARM de commercer avec Huawei, c’est le monopole du contrôle de l’architecture des processeurs qui s’arrête car seule cette société sait le faire.
Bref, Huawei aura beau créer ses propres processeurs, sont propre système d’exploitation, sa propre boutique d’applications, etc comme vous avez pu le lire ici ou là, sans ARM, c’est tout simplement la fabrication de ses smartphone qui devra être stoppée.
Bien évidemment, l’idée dans la tête de Trump dans tout cela est qu’un accord soit trouvé et les dernières interventions de Trump souhaitant inclure Huawei dans un accord commercial semble aller dans ce sens.
La timide réaction de la Chine… pour le moment
Mais voilà, ce qu’a sans doute oublié Trump, c’est que la Chine a des moyens de pression. Même si le chef de Huawei a précisé qu’il ne servait à rien de se venger en boycottant les produits américains, il n’empêche que Trump n’évitera pas les dommages collatéraux. Il ne faut pas oublié que si l’on prend l’exemple d’Apple, la Chine c’est un peu moins de 20% du chiffre d’affaires mais 30% des bénéfices de la firme pommée. Donc autant dire que des entreprises faisant la fierté de Trump comme Apple, risque fort d’en subir les conséquences.
Ce qui devait arriver, va arriver. La patience de Huawei et du Gouvernement chinois a plus que durée et si Huawei a fait le dos rond accusant les coups, depuis quelques jours, la Chine réagit enfin. Pour le moment très prudemment c’est vrai, puisque un recours a été déposé par Huawei invoquant l’anti-constitutionnalité de la décision de Trump, puisque l’action a peu de chance d’aboutir.
Mais cela prouve aussi que la Chine ne va pas en rester là car c’est une véritable partie d’échec. Affaire à suivre…