Il faut reconnaitre que la série gothique de Konami excelle depuis plus de 20 ans à nous plonger dans des aventures trépidantes, mortifères et morbides à souhait. Mise à part quelques ratés, la série a su évoluer au fil des années en gardant son atmosphère si particulière. Alors que les versions en 3 dimensions n’ont pas reçu un accueil très chaleureux tant de la part des joueurs que des spécialistes depuis les début de la série, les fans étaient donc plus qu’inquiets sur le sort de Castlevania : Lords Of Shadow. Entre les mains du studio espagnol MercurySteam, méconnu de beaucoup et avec l’appui de l’équipe Kojima (Metal Gear), on pouvait s’attendre à un essai de nouveau raté. Cependant, fin 2010, le soft sort et surprend les joueurs en proposant un joyeux mélange de ce qui se faisait de mieux à l’époque.
Sans réinventer la poudre, Castlevania : Lords Of Shadow est un astucieux alliage de Uncharted dans les phase de plate-forme à flan d’édifices ou de falaise, de Darksiders avec un héros sombre et bourru, de God Of War dans son gameplay violent et torturé et même un petit clin d’œil à Portal dans les derniers mondes. Le jeu s’offre même le luxe de copier purement et simplement les combats de Shadow Of The Colossus, dont le principe est d’escalader des colosses immenses, de trouver et frapper leurs point faibles tout en gardant l’équilibre. Des grands moments épiques, surtout face à des titans gigantesque (mention spécial au titan dans le sanctuaire au début du jeu). On peut reprocher au titre de ne pas s’enorgueillir à proposer sa propre lignée. On peut broncher en scandant que « copier c’est pas bien ». Mais quand le jeu rassemble, avec un juste équilibre, l’ensemble de ses inspirations on se doit de courber le dos et de se taire.
Les fans de la première heure ne trouveront surement pas leur compte face à un Castlevania qui perd de son aura habituel. Bien que le jeu retrace des lieux communs à la série (Cathédrales gigantesques, cimetières, endroits lugubres), on ne ressent pas assez l’ambiance glauque et mortifère des meilleurs épisodes de la série. Certains reprocheront sa ressemblance trop frappante avec son modèle : God Of War, dont il s’évertue à dépasser durant toute l’aventure. Même si Castlevania : Lords Of Shadow ne dépassera pas le maitre, il se doit de proposer une aventure palpitante, une autre écriture du Beat’em all moderne et violent en somme. Car outre le fait que les deux jeux sont des beat’em all sertis d’un arsenal de coups hallucinant, la trame principale (sans vous révéler la fin du soft et ses derniers rebondissements) est avoisinante. Notre héros, Gabriel, part à la recherche des sbires qui ont tué sa fiancée et va de ce pas tenter l’impossible pour faire revenir sa dulcinée d’entre les morts. Si l’histoire est confondante de simplicité, elle n’en demeure pas moins bien construite autour de séquences chocs disséminées ici et là dans l’aventure avec son quota de surprise. En Kratos gothique, Gabriel devra avancer dans une pléthore de décors et ainsi vaincre des ennemis toujours de plus en plus robustes avec, il faut se l’avouer, des combats épiques.
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L’une des forces du soft est sans nulle doute sa jouabilité très aisée et décomplexée. Les aficcionados des beat’em all ne seront jamais déboussolés et trouveront un réel plaisir à tuer du troll ou du loup-garou en tentant des combos toujours plus dévastateurs les uns que les autres. Gabriel dispose aussi de ses jauges de magie blanche et noire (appelée ici de lumière et d’ombre), provoquant des attaques dévastatrices. Prise en mains efficace pour un plaisir immédiat. Le jeu arrive à ne jamais être lassant, par le biais d’ennemis toujours aussi variés au fur et à mesure des niveaux et évoluant dans des décors joliment réalisés et jamais dupliqués jusqu’à l’overdose. Un détail qui à son importance quand on sait que beaucoup de studio aime façonner des niveaux entiers par des effets de copier/coller et matérialisant des corridors sans fin pour un gameplay plus maitrisé. Deux bémols viennent ternir tout de même l’aspect graphique du jeu, le premier est l’aliasing permanent qui dénature les agréables effets de lumières et le second une caméra capricieuse. Comprenez que celle-ci se positionne automatiquement dans l’espace, il est donc impossible de voir les décors qui entoure le héros à 360). Dommage quand on sait le travail fourni à se niveau là par MercurySteam.
Ci dessous une bonne séquence de gameplay avec des somptueux décors en prime. (Source IGN)
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Sous ses airs de brutes épaisse doté d’un cou de taureau, Gabriel est un cœur tendre. Mais le bougre à de quoi se défendre face aux hordes d’ennemis. Même si son arsenal se limite à quelques dagues, un cristal super-bionique-baleze et sa croix, les coups sont très variés et peuvent être dévastateurs. On jubile. Mais le must est le fait d’avoir des montures spéciales (araignée, troll …) pour dézinguer du monstre. ^^
L’aventure ne dure qu’une petite douzaine d’heures si vous souhaitez débloquer tout le contenu bonus et trouvez toutes les gemmes de pouvoirs vous permettant de gagner en quantité de magie (PV, magie ombre, magie lumiere), c’est un poil trop mince, mais si c’est pour avoir au final une aventure plus longue pour plus d’ennui, on évitera. Je dirai que l’aventure en matière de durée de vie est satisfaisante.
Castlevania : Lords Of Shadow n’est peut être pas le jeu à posséder de manière immédiate lorsque l’on s’achète une console, mais ne demeure pas moins une des surprise de l’année 2010. Montré des doigt par certains, ce Castlevania permet de part son parti pris grand public (dans sa mécanique et ses influences) de s’avérer être l’épisode parfait pour s’initier aux aventure de Gabriel. Si vous êtes adeptes de beat’em all, et que vous avez apprécié God Of War, ruez-vous dessus. Pour les adeptes de Castelvania : Lords Of Shadow, un deuxième volet est prévu pour cette année. 😉
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