Depuis 2 jours, l’internet en France est en ébullition après la parution par le site OWNI de documents de travail de la Fédération Française des Télécom (FFT). Celle-ci regroupe les fournisseurs d’accès majeurs de notre pays à savoir Orange, Sfr et Bouygues.
Nous apprenons au travers de ces documents que les FAI envisagent des pistes de travail pour nous concocter des nouveaux abonnements avec en premier lieu la fin de l’illimité pour tous. En fait, il y aurait des abonnements avec des débits limités ou un seuil de data à ne pas dépasser comme sur les mobiles et des abonnements plus chers dits Premium, avec de l’illimité.
Bien sur, après nous avoir vendu des accès en nous vantant l’illimité et la liberté qui va avec, cela fait désordre et les clients que nous sommes, réagissent vivement notamment au travers des réseaux sociaux.
Vu l’ampleur, les premiers à réagir ont été Free et Numéricable, qui tous deux ont clamé haut et fort ne pas être mèlés, à ces travaux, rappelant au passage ne pas être membres de cette Fédération.
Comme cela va très vite, les trois « gros » ont tous réagi depuis ce matin, Bouygues en premier par la bouche de son DG, les deux autres en quelques mots timides via Tweeter. Avec une fois n’est pas coutume le même message : »non, non, on ne veut pas revenir sur l’illimité » qui sonne un peu comme un « ce n’est pas moi qui ait mangé le bonbon » de la bouche d’un enfant pris la main dans le bocal……
De son coté, le Directeur de la FFT, Yves Le Moël, affirme que cette situation était la conséquence de ceux qui consomment trop et qui du même coup, mettent à mal le réseau et pénalisent ceux qui font d’internet un usage normal ; et ces vilains consommateurs d’être nommés les « net-goinfres ».
Ces « nets-goinfres » seraient les vraies cibles avec comme argument : ils consomment plus, ils doivent payer plus !
Bien sur, il n’est pas question de baisser les tarifs de ceux qui consomment peu (on s’en doutait, n’est-ce pas).
Et que font ces net-goinfres pour consommer autant : ils téléchargent toute la journée des films, regardent des vidéos sur Youtube et autres, restent connectés aux réseaux sociaux……
Derrière tout ça, on sent deux problématiques : la première, comment générer de nouveaux revenus et la seconde comment éviter d’investir dans les infrastructures pour améliorer le réseau.
A surveiller donc, car comme l’adage le dit, il n’y a pas de fumée sans feu.
Et qu’on dément, et qu’on rattrape la sauce, et qu’on nous bassine le vieux refrain des « on a mal compris », « mal interprêté » ceci ou cela dans un doc qui, en principe, n’aurait jamais dû être connu du cochon de payeur. Sans le papier d’OWNI, leur plan pouvait passer en douce avec la complicité du ministre de service et la bénédiction de l’Union européenne, dont ceux qui suivent l’affaire ont bien pigé que ses techno-ploutocrates sont à l’origine du projet, comme à chaque fois qu’il est question de régresser/réprimer/racketter dans ce pays : c’est toujours sur l’injonction de Bruxelles, qui dit oui, qui dit non, qui dit « je vous attend au tournant ». Mais gaffe, restons vigilants, le dossier est loin d’être clos, ils ne renonceront pas si facilement, et la liberté de surfer va faire partie, contre toute attente, des enjeux d’une campagne électorale qui dans ses grandes lignes s’annonce chiantissime et sans relief car sans candidat valable. Ce sera à nous de secouer ce ramassis de nantis congénitaux et leurs acolytes profiteurs des multinationales, et déjà le buzz de ce week-end leur montre qu’on est tout à fait disposés, s’il le faut, à passer à la vitesse supérieure !